Encore ému par la cérémonie et tout ce qu'elle impliquait, Brennach reçut l'accolade de Cooky dans un état second, lui rendant son salut amical avec autant de chaleur qu'elle lui avait donné:
Merci à toi pour ta présence et ton soutien. Je suis désormais Père puisque ordonné mais cela n'est que sémantique, je dois avouer que j'ai encore du mal à réaliser que ma vie vient de prendre un tournant décisif. C'est finalement un second baptême, une seconde renaissance. Si peu de temps après la première, j'ai vraiment des difficultés à réaliser tout l'ampleur du changement. Il va falloir que je me consacre énormément à mes études théologiques car ma licence si elle n'est pas obligatoire dans les écrits est presque une évidence de faits pour tous les vicaires. Je constitue en ce sens une sorte d'exception. C'est dans ses moments là qu' Estaphios me manque le plus. J'aurais tellement aimé partagé ces instants avec lui, discuter des textes et de l'Eglise autour d'une chopine, enfin ce genre de choses que nous aimions à pratiquer de son vivant.
En ce qui concerne la bonté et la générosité, je n'ai rien à t'apprendre bien au contraire. Espérons qu'Aristote veille sur chacun d'entre nous dans cette assemblée, mais dans tout le Béarn et au-delà. J'espère que l'Eglise de notre comté est en train de connaître un véritable second souffle et que ce n'est pas qu'un sursaut temporaire avant de retomber dans la stase qui fut la sienne pendant ses derniers mois, faute de personnel suffisant. Estaphios, Navigius et Bushiro ont dû abattre une quantité de travail phénoménale à eux seuls.
Enfin, l'avenir nous le dira. Pour l'heure, je suis simplement heureux de mon ordination. Profitons de cet instant pleinement.