Un petit fantôme rouquin errait dans les couloirs de l'archevêché. Revenue à la vie depuis quelques jours - ou plutôt échappée du monastère ou on l'avait enfermée à l'insu de son plein gré "pour la soigner comme il convient et éviter encore une rechute" sur ordre de son médecin (il n'avait d'ailleurs qu'à bien se tenir, celui-là), Ermi reprenait doucement le court de sa vie en main. Après avoir fait le tour de ses terres, géré les affaires urgentes de sa maison, répondus aux plis urgents, elle avait fini par retrouver le chemin de l'archevêché. Et quand on connaissait le sens de l'orientation de la rouquine, ce n'était pas un maigre exploit...
Ermi, donc, commença par... se perdre dans l'archevêché. Elle voulait d'abord voir sa monseigneur, histoire de lui rendre ses hommages et de se mettre au parfum. Les rumeurs concernant la montée en puissance des réformés avaient réussi à passer les murs épais du monastère où la petite diaconesse séjournait et l'inquiétaient grandement. C'est donc en cherchant le bureau de sa cheffe qu'Ermi se retrouva donc... Dans le couloir des cellules réservées aux futurs aristotéliciens. Volonté divine ? Heureux hasard ? Allez savoir... Toujours était-il qu'Ermi entendit du bruit : un rien perplexe, elle s'approcha d'une pièce dont la porte était entre-ouverte et découvrit... un autre fantôme. Enfin non, justement non. Un être vivant, fait de chaire et de sang, et qui semblait attendre.
Bonjour messire, je suis soeur Ermelina, diaconesse de Mauléon et d'Orthez. Me cherchiez vous ou bien vous êtes-vous perdu ? interrogea-t-elle gentiment.