Jeanne !
Parfois, la petite nonne avait de la retenue et parfois pas. Et ici quand c'était sa soeur de cœur et de sang qui l’accueillait aux portes, elle alla vers elle pour l'étreindre bien qu'il lui fallait encore levé la tête pour la regardé. C'est qu'elle avait du mal à prendre des centimètres Marie, pourtant elle mangeait sa soupe mais n'avait pas grand espoir de grandir à ce jours.
Moi aussi que je suis heureux de vous voir. Et bien Monseigneur Sidney m'a accordé ma candidature à la cure de Mauléon, je vous ai d'ailleurs envoyer un autres pigeon pour proposer mes services dans la province...
Elle tourna de sa main droite en moulinet perdant les mots. Puis sentant sa sacoche bouger un peu trop à son goût maugréa :
Karel, reste tranquille !
Ouvrant un peu plus le rabat, il y eut une grande oreille blanche puis une seconde et un petit museau qui remua d'un lapin blanc regardant avec de grands yeux tout rond l'Archevêque. Habituée, la bonne sœur reprit :
Bref, le voyage ayant été long, je viens me présenter pour visiter les lieux et prendre mes quartiers pour emménager et commencer à me mettre au travail. C'est surtout çà qu'il faudra que je case.
Et même si elle n'avait pas besoin de faire un pas de côté, Marie-Clarence désigna une charrette avec l'ensemble de ses affaires. La religieuse ne possédait rien, sauf çà. Le "çà" se résumait à un lapin blanc et une rose dans un globe en verre dans la sacoche sur elle. Sur la charrette, un gros livre des Vertus posé sur le tout et un empilement de choses couverte par une toile de jute. Pas de meubles, même pas de la nourriture, des provisions, un éventuel coffre remplit d'écus. Rien, juste un paquet de robes, rien que des robes, une trentaine de tenues. Faites sur mesure, elle n'aurait même pas pu espérer les laisser et puis non, c'était hors de questions, Marie aimait trop les vêtements et bien se présenter pour les offices et le Très-Haut qu'elle n'allait pas changer d'un poil pour Mauléon.