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 Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]

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David064
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MessageSujet: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeLun 17 Oct - 4:41

Frère David chercha une salle pour la Pastorale d'Enguerrand de Laigny.
Il la trouva enfin :

Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] 10120303205182595

Tout était en place il ne suffisait plus que le jeune homme arrive.
Frère David l'attendit en vérifiant si tout était bien en place, l'encre, les parchemins et les plumes d'oies.


Dernière édition par David064 le Sam 28 Jan - 8:02, édité 1 fois
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Enguerrand de Laigny

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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeDim 23 Oct - 6:59

Jamais Enguerrand n'avait remonté un couloir aussi vite de toute sa vie. Fuyant l'évêque pour ne pas s'enfoncer davantage et encourir les foudres de la petite diaconesse à la chevelure de feu, il avait raté l'entrée de sa cellule, avait explorer l'un ou l'autre couloir avant de retourner sur ses pas. Enfin il finit par localiser la bonne porte. Pillant net, il entra comme un beau diable - un comble compte tenu du lieu où il se trouvait - dans la pièce qui lui était réservée. Malheureusement pour l'aspirant au baptême, frère David était déjà là : il le gratifia d'un large sourire, pas gêné pour un sou.

Eh bien me voici, cher ami ! Je suis infiniment navré de vous avoir fait attendre. Je parle, je parle et je ne vois pas le temps passer. Qui plus est, doué comme je suis, j'ai trouvé le moyen de me fourvoyer dans les couloirs... Un nouveau sourire vint ponctuer le propos du Mauléonnais.

D'un coup d’œil ravi, Enguerrand découvrit ce qui allait devenir son antre le temps de sa pastorale. Un superbe écritoire où sa grande carcasse pourrait se casser en deux, comme toujours, une belle quantité de plumes impatientes à l'idée de se faire tailler, des parchemins qui n'allaient pas rester vierges encore bien longtemps, le parfum piquant de l'encre fraîche, tout rappelait à Enguerrand le temps pas si lointain où il passait son temps à traduire ouvrage sur ouvrage à la bibliothèque du palais de Tolède. Seule différence : le cadre, plus austère, plus strict, mais sans doute était-ce là un trait propre à l'architecture religieuse au nord des Pyrénées...


Frère David, nous pouvons commencer. Je remets mon âme et son salut entre vos mains expertes.
Les traits de l'Espagnol trahirent une réflexion aussi soudaine qu'intense. Mon pèr... mon frère, pourriez-vous avoir l’obligeance de m'expliquer en quoi consiste la pastorale ? Personne n'a eu la délicatesse de me renseigner à ce sujet jusqu'à maintenant et rien n'est plus redoutable de que rester dans le doute...Quitte à se faire manger tout cru, Enguerrand préférait savoir à quelle sauce il serait accommodé.
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David064
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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeLun 24 Oct - 10:55

Frère David fut heureux de voir le jeune homme rejoindre la cellule d'étude.

Installez-vous mon bon ami. Vous ne savez point ce qu'est une pastorale ? C'est normal puisque vous n'en avez jamais faite. Ce n'est pas du redoutable, il s'agit d'un enseignement spirituel de base. Il vous permettra de mieux comprendre la vie spirituelle dans nos royaumes et est généralement suivi du sacrement du baptème, véritable cérémonie d'entrée dans la grande famille aristotélicienne. Je vais donc tout de suite vous proposer de lire un premier velin qui vous éclairera sur la religion aristotélicienne et vous permettra de mieux comprendre en quoi elle est si différente de ce que l'on croit souvent. Si vous avez des questions, surtout posez-les moi. Il est indispensable de bien comprendre.

Puis Frère David invita Enguerrand à venir s'asseoir devant le scriptorium. Il y déposa un velin.
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David064
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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeLun 24 Oct - 10:57

Lisez le parchemin suivant et dites-moi si vous avez des questions. Vous pourrez ensuite répondre aux quelques questions qui se trouvent à la fin du texte. Bonne lecture !

Frère David a écrit:

I-1 : Les différences avec la religion IRL


Citation :
Il y a bien longtemps, je venais de dire ma messe dominicale, quand une foule, un peu bruyante pour ce lieu sacré, jeta au pied de l'autel un être aux yeux hagards et à la vêture des plus fantaisiste.

Mes villageois parlaient tous en même temps, mais, je finis par comprendre que, s'il m'avaient amené cet étranger, c'est que pour eux il était possédé. Il disait que c'était sa première connexion depuis son ordinateur et qu'il cherchait la Faq ou au moins un guide pour l'aider à démarrer.

M'approchant du pauvre hère, je me rendis immédiatement compte que c'était la première fois qu'il voyait un prêtre aristotélicien, ou du moins qu'il n'avait pas une bonne opinion d'eux.

- Bonjour mon enfant, je suis, Neajdlaf ,le curé de ce village,
Comment vous nomme-t-on ?

- L'on me nomme Newbie, contrairement à mon apparence je suis un elfe magicien, à la recherche de l'anneau des anciens.

Un villageois m'interpela :
- Vous voyez bien mon père, il faut appeler l'Inquisition, ou les exorcistes, il est possédé que je vous dis.

- Du calme, mon fils, l'Inquisition a d'autres chats à fouetter, son but est de lutter contre les hérétiques reconnus et non pour brûler celui qui se perd un peu. Je sais que certains annoncent à l'enfant qui ne mange pas ses légumes que la méchante Inquisition va venir les brûler mais ce n'est pas son but ici. Quant aux exorcistes, attendons de voir ce qu'il en est de notre ami.

Le vagabond, l'air toujours aussi perdu, cria :
Bon alors on m'explique ? Et qui peut me donner un peu de sa confiance ?

-Chaque chose en son temps mon fils. Pour vous prendre pour un elfe magicien vous devez réellement avoir eu un gros coup sur la tête. Alors écoutez l'histoire de nos royaumes. "A l'origine du monde il n'y avait que Dieu immobile et plein d'amour, il a défini l'univers et accompli une série de miracles pour arriver à la création des animaux, des plantes et des humains. Donc soit vous êtes une plante, soit un animal, soit un humain.
Ensuite Dieu n'a laissé la parole qu'aux humains et à une créature sans nom qui tente de pervertir l'humanité. Donc comme vous ne pouvez être cette créature qui n'a que la forme des ombres, vous ne pouvez être qu'humain.

-Ah oui, je vois mais, si je le veux, je peux être magicien quand même ? rétorqua l'étranger.

-Vous pouvez utiliser des tours pour divertir les foules mais aucun humain n'a de magie en lui. Certes, certains élus semblent bien avoir réalisé des chose prodigieuse, mais c'est grâce à leur foi en Dieu et non à une quelconque magie païenne.

- Bon admettons, mais Moïse ? Il a bien fait de la magie, non ? Hein ! Là je vous tiens non ?

- Je ne connais pas ce Moïse, j'ai bien lu des textes le concernant mais c'était des textes pour distraire les anciens, comme l'histoire de Noé et autres textes anciens qui circulent parfois.

- Bien ils sont dans la Bible non ?

- Pas dans celle de l'Eglise officielle des royaumes en tout cas. Je vais vous raconter notre histoire en quelques mots : "Dieu créa l'univers. Dans l'univers, Il créa le monde. Et Il peupla le monde de diverses espèces de créatures. Mais chaque espèce se croyait la préférée de Dieu, sauf l'espèce humaine, car elle connaissait le sens de la vie: l'amour. Dieu récompensa alors les humains en les nommant "Ses enfants". Mais les enfants de Dieu s'abandonnèrent au péché, encouragés par une des créatures ainsi rejetées par Dieu, a qui Il ne donna pas de nom. Dieu punit donc Ses enfants en détruisant leur cité, et ils s'éparpillèrent. N'ayant pas compris la punition, ils s'inventèrent des dieux multiples. Alors, Dieu, pour rappeler aux humains le sens de la vie, confia Son message à Aristote. Et ce message trouva sa perfection avec Christos (parfois nommé Jiésu Christos). "

Le vagabond demanda alors s'il devait oublier tout ce qu'il connaissait.

Je tentai donc de lui répondre : "- Si ce que vous croyez connaître n'est pas directement lié à l'histoire des Royaumes et que vous désirez intégrer notre vérité historique, il y a sans doute beaucoup de chose à oublier oui.
Le plus simple est parfois de tout oublier et de remettre à jour ses connaissances par des textes validés du royaume. N'oubliez pas que vous n'êtes qu'un vagabon encore il faudra du temps pour vous instruire et devenir un érudit.

Notre religion porte le nom d'église Aristotélicienne et est de source Aristochrétienne, c'est à dire qu'elle s'inspire à la fois des écrits d'Aristote, des Royaumes et de Christo. Son message est que pour se rapprocher de Dieu il faut se rapprocher du bonheur et trouver l'amitié aristotélicienne. Cette amitié n'est pas une amitié débridée mais une amitié respectant certaines règles dont la principale est qu'elle doit être désintéressée. Bien sûr, il y a différents type d'amitiés, mais vous trouverez ça dans nos bibliothèques où par vous même.

Il y a dans chaque village un maire qui s'occupe de politique et de la gestion de la ville et surtout de son commerce. Il y a aussi un curé qui, lui s'occupe de religion et de la gestion de la foi des paroissiens.
Le curé et le maire se doivent de collaborer au bien des citoyens et si l'un des deux juges que l'autre ne remplit pas sa mission, il peut intervenir pour tenter d'arranger les choses. C'est pour cela que certains maires s'occupent de religion et que certains clercs s'occupent de politique.
Au-dessus vous avez le comte pour la politique et l'évêque pour la religion, mais vous découvrirez tout ça par vous-même, sachez juste que les guides politiques sont choisis par les citoyens lors d'élection, alors que les guides religieux sont nommés et révoqués par la hiérarchie de l'Eglise. C'est pour ça que si le peuple veut élire son curé comme Maire c'est le choix du peuple, et la hiérarchie de l'église ne ferra que veiller à ce que le clerc continue principalement à guider les citoyens sans oublier sa responsabilité de clerc. "

Le vagabond semblait avoir compris.
-Ah oui, je vois, c'est plus clair déjà, et pour le reste que dois-je faire ? Pour manger ? Pour gagner ma vie ?

- Cela, mon fils, est moins de mon domaine, mais voici une liste de documents qui vous aideront à trouver votre place.

Liste de la Bibliothèque

- Merci mon ami, je vais voir si je trouve ma voie, dit le vagabond en attrapant son sac et sa bourse. Je vais de ce pas prendre contact avec les villageois à la taverne pour leur montrer que je ne suis pas possédé... et qu'ils peuvent me donner leur confiance.

Je souriai en le voyant partir, et je lui criai :
-N'hésitez pas à me contacter en cas de besoin.

J'ai appris plus tard que le vagabond était devenu un grand seigneur et que s'il n'avait pas rejoint l'église aristotélicienne au moins il n'avait pas d'idée préconçue sur elle et ne se laissait pas raconter n'importe quoi.
Il faisait ses choix en connaissance de cause et non pour faire plaisir aux chimères de Hyérel.


926 après Christos, tiré des mémoires d'un curé de compage par Neajdlaf

Je vous demande de lire ce texte s'il vous plait afin de comprendre déjà ce qu'est l'Eglise Aristotelicienne.

Vous répondrez ensuite à ces 7 questions, elle ne sont pas dures, mais il est important pour nous de vérifier que le travail soit fait. Si vous avez des questions sur le texte, n'hésitez pas à les poser. Répondez de préférence en faisant des phrases.


1 ) Qui est Neajdalf ? A quelle époque écrit-il ?
2 ) Pourquoi les villageois s'adressent à Neajdalf plutôt qu'à quelqu'un d'autre ?
3 ) Que reprochent les villageois au vagabond ?
4 ) Quel est le rôle de l'Inquisition d'après les villageois ? Et d'après Neajdalf ?
5 ) Quel est le rôle de la Créature sans nom ?
6 ) Qu'est-ce que la Bible d'après le vagabond ? A-t-il raison et pourquoi
7 ) Qu'est-ce qui différencie les hommes des autres espèces vivantes ?


Cours originaire du séminaire saint-benoît
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Enguerrand de Laigny

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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeMar 1 Nov - 15:28

Mille mercis, mon frère, je crois que je vais me mettre de ce pas au travail.

Tel une nuée de moineaux se jetant sur un quignon de pain, Enguerrand fondit sur le parchemin. Cela faisait bien trop longtemps que le bout de ses longs doigts fins n'avait pas effleuré de peaux tannées, lui procurant un rare sentiment de jubilation. Cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas étanché sa soif de connaissances, sa faim de lecture. Avec la curiosité insatiable qui le caractérisait , le Mauléonnais parcourut une première fois le texte pour prendre connaissance de son contenu. Il n'y avait là rien d'extraordinairement complexe, rien de tordu ou de vicieux, juste un texte qui avait un petit goût de déjà vue.


A nouveau, Enguerrand lut l'ensemble du texte, en s'attardant sur certains passages tout en faisant travailler sa mémoire. A quelques détails près, le texte ressemblait à s'y méprendre à une histoire qu'il avait entendu son père conter à ceux qui commençaient à s'intéresser à la Foi aristotélicienne. Un sourire en coin accompagna le constat : ainsi donc ce diable d'homme avait pu se conduire à un moment de sa vie comme un saint homme... On en apprenait tous les jours. A la fin de la seconde lecture, l'aspirant au baptême ne trouva pas de point à éclaircir ou de question à poser à son guide. Il était temps de passer au questionnaire.

Scrriiiiiit scritch scrrrritchhh scrit scrrritch...

Sous la pression de la main de l'Espagnol, la plume crissait au fur et à mesure qu'il traçait des lettres sur le parchemin. Un bout de langue pointant à la commissure de ses lèvres, preuve flagrante de sa concentration, Enguerrand continuait d'annoter le texte, de souligner les passages qui lui semblaient pertinents, bref à rassembler les éléments de réponse indispensables à la validation des quelques questions. Très vite, le pauvre parchemin se retrouva couvert de symboles qui auraient pu passer pour cabalistiques aux yeux de ceux qui ne maitrisaient pas le système d’abréviations des scribes. Le Mauléonnais relut une dernière fois le texte pour être certain de ses réponses puis se tourna vers le patient vicaire.

Mon frère, je n'ai pas de question pour vous... Je n'ai que quelques réponses, que j'espère correctes. L'Espagnol se redressa avant d'approcher raisonnablement le parchemin de son visage.

Neajdalf fut un curé de cAmpagne. Instinctivement, Enguerrand avait corrigé la coquille du parchemin. Il semblerait que l'ouvrage dont est tiré l'extrait que voici fut rédigé en 926, d'après l'annotation de bas de page.

Les villageois s'adressent à leur curé - les bienheureux... ce n'est pas donné à tout le monde que d'avoir un curé pour desservir sa paroisse et vous servir de guide... - parce qu'ils pensent que le dénommé Newbie est possédé. Il est vrai qu'avec de tels symptômes, il y a de quoi se poser des questions... Pour les villageois, il semble donc naturel de remettre le supposé possédé au curé d'une part parce qu'il est le seul qui soit à même de les protéger contre un être habité par un démon et aussi, chose plus logique à mon sens, pour qu'il puisse contacter les autorités institutionnelles capables de gérer au mieux ce cas si particulier qui trouble l'équilibre de la communauté.
Enguerrand marqua une pause, fronça les sourcils et regarda David. Je suis navré, il semblerait que j'aie répondu d'un coup aux question deux et trois... Passons donc à la quatrième...

Pour les villageois, l'Office de l'Inquisition devrait pouvoir chapeauter les cas de possession de tout poil. Neajdalf, qui est un homme de Dieu, sait que l'Inquisition a pour charge de lutter contre les hérésies reconnues qui fleurissent périodiquement dans les Royaumes.

Le Sans-Nom est, si mon interprétation est correcte, un tentateur, celui qui encourage les hommes à cesser de tendre vers la Vertu pour s'adonner exclusivement aux vices et vivre dans le péché. Il tente de détourner les hommes de leur Créateur, comme ce fut le cas à Oanylone. Si l'on va plus loin, il est celui qui permet, grâce à ses tentations, d'éprouver la force de sa Foi. Mais j'ai peur que ce genre de réflexion ne nous éloigne un peu de notre sujet.
Enguerrand se racla discrètement la gorge et repartit en quête de la sixième question et de sa réponse.

Ah oui... La Bible... Visiblement, notre brave vagabond confond Livre des Vertus et Bible. Il prend ces légendes anciennes pour des parties intégrantes du Livre des Vertus, ce qui est une grossière erreur. La Bible n'est qu'un ensemble de légendes - très belles, certes - mais tout juste bonnes à égayer une veillée. Le Livre des Vertus, lui, contient les fondements de la Foi aristotélicienne, que ce soit le récit de la vie d'Oane, les enseignements de Christos, ceux - peut-être un peu moins digestes - d'Aristote, etc. C'est le pilier de l'aristotélisme, en gros... Donc le vagabond a bien tort de considérer la Bible comme livre de base de la Foi aristotélicienne.

Enfin... Ce qui fait la différence entre les autres espèces et l'homme... Si l'on s'en réfère au parchemin que voici et par extension au Choix d'Oane, c'est le fait que l'homme connaisse l'amour, véritable sens de la vie, qui le rend si particulier. C'est du moins sur ce critère que Dieu choisit de faire des hommes ses créatures préférées et décida de les appeler "ses Enfants".



Voilà... Il avait enfin fini de faire le tour des questions. Comme un gamin qui vient de réciter sa leçon et attend l'appréciation de son maître, Enguerrand attendit les réactions de frère David en espérant que son bavardage, manifestation de son engouement pour la démarche qu'il venait d'entamer, n'avait ni lassé ni endormi le pauvre vicaire.




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Brennach
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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeDim 13 Nov - 19:02

Prévenu par missive par une amie commune à qui Brennach avait promis son assistance, le curé d'Orthez s'en vint trouver le frère David à son étude. Il demanda une fois arrivé à destination à ce que la cellule de la pastorale de messer Enguerrand lui soit indiqué, ce qui ne posa guère de difficultés. Devant la porte, il observa par l'huis l'hidalgo à l'ouvrage.

La seule rencontre qu'il avait eu loisir de faire avec le personnage en taverne d'Orthez ne laissait guère le curé soupçonner que l'homme puisse un jour embrasser la voie du baptême. Qu'il ne fit, n'en renforçât que plus la Foi de l'homme d'Eglise qui se demandait toutefois qu'elle pouvait être la cause sous-jacente à une telle conversion. Ayant été le témoin de la passion amoureuse dont pouvait faire preuve le volubile personnage, Brennach suspectait quelque dévorant amour ayant touché son coeur ( une fois encore?!) et l'ayant conduit à suivre les enseignements du Livre des Vertus en suivant le modèle de l'élue de son coeur. Cela restait à démontrer et peu importait les raisons au demeurant. L'essentiel était de gagner un frère dans l'Eglise.

Néanmoins, il n'en restait pas moins vrai que l'impétueux Enguerrand pouvait déborder de sa verve n'importe quel professeur lettré, aussi chevronné soit-il. Fidèle à sa promesse, l'orthézien venait donc proposer son aide au Frère David, si celui-ci en ressentait le besoin. Assistant à la fin de la première leçon de la pastorale, il constata avec plaisir que tout se déroulait pour le mieux. Il attendit, pour ne point troubler l'étude que cette dernière fut finie, c'est à dire que les commentaires aux réponses de l'étudiant fussent faits par le professeur avant de frapper à la porte.


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Enguerrand de Laigny

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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeMer 16 Nov - 1:33

Enguerrand était resté patiemment installé sur son banc. Un ange était passé - en même temps, le palais archiépiscopal n'était-il pas l'endroit le plus indiqué pour les visites furtives de ces créatures ailées zélées ? - puis un second lui avait emboité le pas. Le lourd silence de frère David n'était pas vraiment de bon augure et le Tolédan en était arrivé à se demander s'il n'avait pas complètement gaffé quelque part, à tel point qu'une énormité sortie de sa bouche ait réussi à transformer l'infortuné vicaire en statut de sel ou autre substance minérale. Et là, brusquement, au beau milieu de son raisonnement, la lumière fut : son interlocuteur, saint homme parmi les saints, connaissait à nouveau un épisode de transe méditative.

Cette fois, Enguerrand était paré. Mieux, même, il avait à disposition parchemin et plumes pour noter toutes les observations indispensables à la rédaction d'un rapport destiné aux universitaires les plus pointus en matière de médecine. Et de théologie, si tant est que ces observations puissent être d'une quelconque utilité à des personnes autrement mieux occupées à disséquer les Écritures que les comportements physiologiques humains. Par où commencer ? L'Ibère le savait, une grande rigueur s'imposait et suivre les recommandations d'Hippocrate ne pourrait pas lui nuire.

Il s'approcha de David et agita la main devant ses yeux. Pas de réponse. Il claqua ensuite des doigts à deux pouces de ses oreilles : pas de réaction non plus. Fort bien... Du bout de l'index, il testa la tonicité de la peau de la main de celui qu'il considérait comme son patient : rien à signaler de ce côté-là, tout était normal, les humeurs s’épanchaient correctement. A la façon des médecins, Enguerrand attrapa le poignet de son cobaye : nouvel échec cuisant pour une prise de pouls mais certitude que le corps était toujours chaud mais pas brûlant de fièvre. Le regard était lointain, magnifique, plongeant dans un ailleurs empreint sans doute de perfection puisqu'il donnait au visage une apparente sérénité, une béatitude parfaite. Avec délicatesse, l'aspirant au baptême palpa du bout de ses longs doigts fins le cou de son patient, juste en dessous de l'articulation de la mâchoire dans l'espoir d'y distinguer les protubérance caractéristiques des ganglions enflammés, mais rien.

Bien bien bien... La première récolte d'informations était riche, même si elle définissait la transe par la négative. Il était temps de tout coucher par écrit. D'un pas, l'Ibère retrouva son écritoire, saisit une plume qu'il plongea vivement dans l'encrier. Sans prendre le temps de se débarrasser du surplus du liquide noirâtre, il la brandit au dessus de sa tête à la façon d'un matador prêt à planter une banderille dans le dos musculeux d'un taureau sauvage.


ALLONS-Y ALONSO, TAÏAUT TAÏAUT !!! clama le Tolédan, sans doute un peu trop fort pour la calme quiétude qui régnait sur les lieux. Un rien inquiet, il porta son regard anxieux sur le vicaire : celui-ci n'avait pas bougé, au grand soulagement de son compagnon de cellule. Si quelqu'un arrivait, il aurait toujours le loisir de s'expliquer, preuve à l'appui. Pour l'heure, d'un geste sûr, il traça une superbe lettrine sur un parchemin vierge. Quitte à faire les choses, autant les faire bien : une découverte de cette importance nécessitait une mise en forme dans les règles, avec marges, lettrines et écriture soigneusement calligraphiée. Bref, Enguerrand avait du pain sur la planche et c'est le cœur léger qu'il s'attela à la tâche.







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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeDim 27 Nov - 20:42

Frère David s'était endormi, harassé par le travail qu'il avait entre les pastorales, les baptêmes, les messes, l'université, sans parler de ses champs. Quand il entendit le Tolédan pousser ses cris, il sursauta et tomba de sa chaise. Dans sa chute il entraina, plumes, encre et velins qui vinrent recouvrirent son visage et son crâne. Il se releva brusquement et d'une voix toujours aussi douce, il s'adressa au jeune homme :

Mon bon ami, veuillez excuser ma petite sieste de mi-novembre mais je dors peu le reste de l'année. J'aime vostre fougue et vostre manière de voir la vie. Voyons vos réponses.

Il jeta un oeil sur les réponses d'Enguerrand et un sourire de satisfaction apparu sur son visage.

Tout cela est excellent. J'aime beaucoup votre style. Passons à la suite, vous avez perdu assez de temps comme ça.

Frère David chercha alors dans ses velins le suivant.
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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeDim 27 Nov - 21:37

Frère David cherchait dans ses velins et soudain il brandit un parchemin qu'il tendit au fougueux jeune homme :

Citation :
I-2 : Présentation de l'Aristotélisme


Citation :
Qu'est ce que l'Église Aristotélicienne ?

L'Église Aristotélicienne, fondée par Christos et ses disciples, regroupe en son sein toute la communauté des Aristotéliciens. Des guides, les clercs, enseigneront aux hommes et effectueront les rituels nécessaires à leur salut. Certains aristotéliciens se retireront loin des excès du monde dans un monastère, pour vivre reclus dans la fraternité et la vertu. Le siège principale de l'Église Aristotélicienne se trouve à Rome, véritable lieu de convergence de tous les religieux des royaumes. Le pape et la curie, sont les garants du Livre des vertus et du bon fonctionnement de l'Église à travers les royaumes.

L'Église est ouverte à tous, dès le niveau 0, la voie de l'Église au niveau 3 permettra de vous engager corps et âme au service de la sainte Église Aristotélicienne.

Qu'est ce que le Livre des vertus ?

Le Livre des vertus est la compilation de tous les textes sacrés de l'Église Aristotélicienne, rédigés par les Pères de l'Église aristotélicienne et traduits et recopiés par les nombreux théologiens et copistes de l'Église actuelle. Le Livre se compose en quatre volumes : Le premier aborde les premiers temps de l'humanité, de la création du monde à l'avènement des prophètes. Le second ouvrage nous raconte la vie des deux prophètes aristotéliciens ayant tous deux eus la révélation de Dieu : le premier, Aristote, grand sage devant l'éternel, ses enseignements ont façonné le monde et la pensée des Hommes. Le second, Christos, miroir de la divinité, illustre par sa vie, il est le modèle absolue de tout Aristotélicien. Le troisième volume est consacré aux saints Aristotéliciens qui ont peuplé le monde Aristotélicien tout au long de l'Histoire, devenant comme Christos des modèles à imiter. Enfin le dernier volume s'accorde à expliquer les sacrements, la liturgie Aristotélicienne, les prières et autres rites aristotéliciens aux laïcs et aux clercs des royaumes. Seuls les deux premiers volumes du Livre des vertus sont à lire pour les novices.

Qu'apporte le Livre des vertus ?

Le livre des vertus apporte les messages et les informations essentiels à l'humanité traitant de l'origine du monde, de sa physique et des débuts de la vie. L'histoire des premiers hommes y est conté, d'Oanylone la maudite à la venue d'Aristote. Vous y rencontrerez la tentatrice Créature sans nom, mais aussi les 7 princes-démons peuplant les 7 enfers, ou encore les 7 archanges du paradis. Aristote et Christos seront les guides de chaque homme et femme, Aristote par son savoir, son enseignement et sa sagesse, Christos par sa vie et sa foi. Eux deux vous ferons découvrir les idées majeures qui gouvernent la pensée des Aristotéliciens
Le livre des vertus est un guide pour chacun, un guide spirituel, moral et politique. Les messages essentiels adressaient par le Très haut y sont transcris, la voie de la vertu y est gravée.

Qui sont Christos et Aristote pour notre église ?

Au IVe siècle avant Christos, un jeune homme grec, brillant philosophe et théologien, eu la première révélation divine. Dieu en personne vint lui transmettre Son divin message. il lui expliqua les principes de la divinité unique et de la vertu, concepts difficiles à comprendre pour la masse des païens d'alors. Ainsi, Aristote devint le premier prophète du Très Haut. Cependant, je tiens à préciser qu'un prophète étant celui qui révèle la parole divine, il ne peut être lui-même Dieu. En d'autres termes, malgré toutes ses qualités, Aristote n'était qu'un homme, pas un dieu. C'est une erreur souvent faite.

Nombreux furent ceux qui écoutèrent les saintes paroles du prophète Aristote. Mais plus nombreux encore furent ceux qui restèrent sourds et persistèrent dans leur erreur, vouant leur âme à une éternité de supplices. C'est alors que Dieu nous transmit la deuxième moitié de Sa révélation. En l'an un naquit l'homme le plus proche de la perfection qui ait jamais existé. Il se nommait Iésu Christos. Il est à noter que lui non plus n'était pas de nature divine, mais bel et bien un humain détenteur de la vérité divine: le deuxième et dernier prophète.

Il vint compléter le message transmit par Aristote. Autant ce dernier expliqua qui est le Dieu unique et ce qu'est la vertu, autant Christos nous montra le chemin qu'il nous fallait entreprendre pour atteindre le Paradis en appliquant les préceptes déjà révélés par son prédécesseur. Sa vertu était si grande que, partout où il allait, des miracles se firent. Il n'en était pas l'auteur, n'étant pas Dieu, mais le vecteur, par sa si grande vertu. Il fonda alors l'Eglise, nommant ses douze apôtres (6 hommes et 6 femmes) les episkopos (évêques) et leur ordonnant d'aller convertir le monde entier afin de sauver toutes les âmes qu'ils pourraient.

Voilà qui furent Aristote et Christos. Deux prophètes qui nous transmirent la révélation divine, le message de l'un ne pouvant se comprendre sans l'autre (erreur que font les Spinozistes) et auxquels nul autre message ne peut être ajouté sans en détourner le sens (erreur que font les Averroïstes).

Aucun d'eux ne fut Dieu, mais le Très Haut les bénit pour leur vie vertueuse.

Cette leçon est divisée en quatre chapitre dont les titres sont sous forme de question. veuillez répondre à ces quatre questions en disant avec vos mots ce que vous compris du sens du texte.

Qu'est ce que l'Église Aristotélicienne ?
Qu'est ce que le Livre des vertus ?
Qu'apporte le Livre des vertus ?
Qui sont Christos et Aristote pour notre église ?

Cours originaire du séminaire saint-benoît


Si vous avez besoin de moi, je vais tacher de ne pas m'endormir.
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Enguerrand de Laigny

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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeMar 29 Nov - 4:43

AAAAAAAAAAAARGL !!!

Le cœur d'Enguerrand fit un tel bond dans sa poitrine lorsque David s'écroula que, l'espace d'un instant, le Tolédan se demanda s'il ne lui faudrait courir après le malheureux organe afin de le remettre à sa juste place. Dans ce qui était sans doute l'une des plus belles chutes à laquelle Enguerrand ait assisté - la plus belle demeurant celle que son père fit, quelques années plus tôt, dans un scriptorium alors qu'il était chargé de remplir les encriers de la salle : en plus des plumes retournées à l'état sauvage, des grattoirs plantés dans le parquet et des rouleaux de parchemins partis frileusement se planquer sous une bibliothèque, le liquide noirâtre transporté par son paternel avait transformé l'infortuné porteur en poulpe trouillard, plus noir qu'une nuit sans lune -, le vicaire avait offert une leçon de vol-plané à bon nombre d'objets alentours. Fort heureusement, il semblait y avoir eu plus de peur que de mal et déjà, le clerc se relevait.

Si vous me passez l'expression, mon frère, vous m'avez fait une frayeur de tous les diables...
Le temps que l'aspirant au baptême se ressaisisse, le clerc était déjà à l’œuvre et lisait par dessus son épaule ses infâmes graffiti. J'espère que votre léger assoupissement vous aura permis de reprendre suffisamment de force pour mener à bien votre charge d'âmes, que je pressens bien lourde, et que vous n'aurez pas à souffrir d'une quelconque séquelle de... hmmm... de votre légère perte d'équilibre. Un sourire radieux, tout en dents, conclut le propos de l'Ibère.

Un nouveau parchemin passa des mains cléricales aux mains estudiantines, pour le plus grand bonheur d'un Enguerrand qui eut un peu de mal à cacher sa joie et son impatience de reprendre son labeur. Se jetant sur le contenu du parchemin comme la misère sur le pauvre monde, l'Ibère tâtonna à l'aveuglette pour remettre la main sur sa plume. Les questions étaient simples mais il convenait de ne pas trop s'emballer. A nouveau, le crissement de la plume meubla le silence de la petite cellule où le calme régnait à nouveau au fur et à mesure que les pattes de mouches ibériques noircissaient les marges. Le futur baptisé, l’œil brillant, constata qu'il lui était même facile de faire des recoupements avec des connaissances qu'il n'aurait pas pensé pouvoir utiliser en pareil lieu. Comme quoi, la fréquentation de la taverne de Mauléon n'aurait pas été vaine puisqu'elle lui avait permis d'engranger bon nombre d'informations à présent si utiles. Enfin, un immense soupire de satisfaction souleva la poitrine du gratouilleur frénétique de parchemin : il était venu à bout de sa tâche. Il ne restait plus qu'à faire par de ses réponses à David.


Qu'est-ce que l’Église Aristotélicienne ?
annonça Enguerrand, emporté par son élan, sans même penser à regarder si "son" vicaire était bien à l'écoute. Si l'on fait référence à l'étymologie pure, "Église", ecclesia en grec, désigne une assemblée ; "Aristotélicienne" dérive directement du nom d'Aristote. Les deux termes mis en étroite corrélation désignent donc l'assemblée, ou plutôt la communauté, de tous ceux, fidèles et clercs, qui croient dans l'enseignement d'Aristote. Cette vision est complètement réductrice parce que, à mon humble avis, elle laisse trop en retrait l'enseignement de Christos qui est tout aussi important que celui d'Aristote, et trop vague parce qu'on n'y retrouve pas la notion d'institution sur laquelle ce petit texte met l'accent. Il est vrai que l’Église est une grande famille, comme aime à le dire une diaconesse de ma connaissance, mais c'est aussi une institution hiérarchisée dont la fonction première est de préserver intact le message des prophètes afin de le transmettre aux générations à venir dans son intégralité et son intégrité. C'est l'une des charges les plus importantes qui repose sur les épaules de la curie romaine et du pape.

Qu'est-ce que le Livre des Vertus ?
enchaîna le Tolédan après avoir vérifié qu'il avait bien utilisé toutes ses annotations pour répondre à la question précédente. Un sourire espiègle s'épanouit sur sa face bronzée : il lui aurait été tellement facile d'opter pour une réponse en forme de boutade en décrivant par le menu l'ouvrage qu'Ermelina trimbalait partout avec elle... Malheureusement, il avait promis à la même Ermelina qu'il se tiendrait à carreau, qu'il ne lui ferait pas honte et, cerise sur le gâteau, qu'il ne provoquerait pas des migraines en série chez tous ceux qui seraient amenés à croiser son chemin. Le Livre des Vertus... reprit Enguerrand en laissant de côté toute tentative intempestive de plaisanterie, c'est LE livre. C'est le fondement de l’Église, puisqu'il contient les bases du dogme : que ce soit le récit de la création, la vie d'Oane, l'épisode terrible d'Oanylone, la vision de la fin des temps, l'enseignement parfois pointu des prophètes, tout ce qui est l'essence de la Foi y a été compilé par les autorités compétentes en leur temps. C'est, de façon plus imagée, le bâton dont on se munit et sur lequel on s'appuye pour parcourir le chemin de la Vertu, celui qui mène - du moins en théorie, si l'on suit les exemple des vitae des saints et des bienheureux - au paradis solaire. C'est la pierre sur laquelle l’Église telle que nous la connaissons a pu être construite.

Qu'est ce que le Livre nous apporte ?
poursuivit Enguerrand après avoir marqué une courte pause pour rassembler ses idées. La question est vraiment vile et fourbe, on pourrait disputer des heures sur le sujet, commenta-t-il en pensant à la multitude des réponses qu'il pourrait apporter. Disons simplement, pour résumer sans doute à l'excès, qu'il apporte d'abord un message divin à l'humanité par l'enseignement des prophètes. Les prophètes sont "ceux qui parlent au nom de Dieu", si l'on en revient à l'étymologie une nouvelle fois. Par la bouche d'Aristote, c'est un message centré sur la Raison, la Vertu qui nous a été transmis. Par la bouche et par l'exemple de Christos, c'est l'Amour et l'Amitié qui nous ont été offerts. Si l'on regarde plus profondément ensuite, j'aurai bien envie de dire que, à travers tout le premier et le second livre, le Livre des Vertus nous apporte directement la chose la plus belle et la plus grande qui soit, à savoir l'Amour de Dieu pour ses enfants, des enfants parfois turbulents et désobéissants, souvent tentés par la Créature sans nom, mais toujours désireux de rendre tout son amour à leur Créateur.

Enfin, qui sont Aristote et Christos pour notre Église...
Le Tolédan se sentit brusquement honteux, pris en faute. Encore une fois, il s'était un peu trop laissé aller dans ses réponses précédentes et il se trouvait contraint de se lancer dans des redites du pire effet. Eh bien ma foi, ce sont deux prophètes, donc deux êtres humains "parlant au nom de Dieu". Ou plutôt ce sont les deux prophètes, ceux à qui Dieu, dans son infinie bonté, a transmis son divin message. Aristote se vit confier la tâche, que j'aurai presque envie de qualifier d'ingrate, de transmettre les principes ardus concernant le monothéisme et la Vertu - ainsi que, de mémoire, tout ce qui touche au juste milieu -. Christos, lui... Comment dire ? Fut un guide, celui qui ouvre la voie, qui, comme un pâtre, incita le troupeau des fidèles à suivre son exemple et à s'engager avec lui sur le chemin de la Vertu. Oui, il prêcha par l'exemple, en appliquant scrupuleusement les préceptes aristotéliciens, en les rendant plus accessibles au commun des mortels. Le message d'Aristote et celui de Christos sont complémentaires et indissociables. Tous deux contribuèrent à fonder notre Église, l'un s'acquittant de la partie "théorique", l'autre, trois siècles plus tard, s'attaquant à la partie pratique, tant en montrant l'exemple qu'en jetant les fondations de cette institution en s'entourant d'apôtres qui relayèrent son message et en nommant des évêques aptes à constituer un embryon d'infrastructure ancrée dans le siècle.

Je crois, conclut Enguerrand, que j'en ai fini avec ce petit commentaire. J'espère qu'il aura été moins propice à l'assoupissement que le précédent, ajouta-t-il pour lui-même en jetant un coup d’œil inquiet à son interlocuteur.



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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeMar 29 Nov - 5:40

Frère David tentait de nettoyer du mieux possible sa robe de bure noircie par l'encre puis commença ranger son scriptorium qui ressemblait désormais à un capharnaüm. Il tendit l'oreille quand son apprenti prit la parole. Il s'assit rapidement, buvant chacun des mots que celui-ci prononçait. Ces réponses étaient avisées et sa maîtrise du verbe faisait plaisir à entendre. Frère David était sensible à ces propos tant par leur forme que par la véracité de leur contenu. Jamais il n'avait entendu pareille pastorale et son coeur s'emplit de joie. L'Ibère faisait honneur à toute la péninsule, à Mauléon et à Ermelina. Le grégorien savait la force et l'impact du message délivrait en taverne et il en mesurait encore un fois les effets. Soudain le Tolédan se tut alors que résonnait encore dans la tête du vicaire la dernière phrase de son élève :

Citation :
Tous deux contribuèrent à fonder notre Église, l'un s'acquittant de la partie "théorique", l'autre, trois siècles plus tard, s'attaquant à la partie pratique, tant en montrant l'exemple qu'en jetant les fondations de cette institution en s'entourant d'apôtres qui relayèrent son message et en nommant des évêques aptes à constituer un embryon d'infrastructure ancrée dans le siècle.

David était aux anges, jamais un élève n'avait été aussi rapide et aussi brillant. Il n'avait rien à dire et ne trouvait les mots pour réagir. Il se leva et applaudit le Tolédan avant de finalement lacher quelques mots :

Bravo. Je vous félicite mon cher. Quel exposé clair et éloquent. Vraiment, je n'ai jamais attendu un exposé aussi brillant et croyez-moi j'en entends. Vous ne souhaitez pas approfondir plus vos connaissances après votre pastorale ? Vous semblez avoir un tel potentiel, une telle soif de connaissance. Mais je suis curieux de voir ce que vous allez me dire sur ceci.

Il se retourna alors pour saisir un nouveau parchemin.
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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeMar 29 Nov - 5:52

Frère David tendit un énorme parchemin à Enguerrand et ajouta :

Et voilà le dernier cours avant l'examen.

I-3 : Profession de foi aristotélicienne

LE CREDO ARISTOTELICIEN


Citation :
à utiliser à toutes les occasions de montrer sa foi : prière ou messe...



Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN

LE CREDO COMMENTE

Je viens ici vous expliquez ce que le Credo enseigne et ce qu'il affirme. Je vais prendre chacune des phrases et nous allons réfléchir à chacune.

Je crois en le Trés-Haut tout puissant : Alors vous affirmez croire en lui qui est le plus puissant et qui est au-dessus de tout. Lui seul est plus fort que tout être et plus fort que la créature sans nom.
Créateur du Ciel et de la Terre, Des Enfers et du Paradis : Alors le Très Haut a creé la terre et le ciel. Il a tout creé, c'est le créateur de toute choses.
Juge de notre âme à l'heure de la mort : Oui IL est le juge de notre âme, lui seul décide si nous méritons la vie éternelle, lui seul décide de notre entrée au Paradis ou en Enfer.
Et en Aristote, son prophète : Aristote prophète du Très Haut.
Le fils de Nicomaque et de Phaetis : Qui est né de Nicomaque et de Phaetis.
Envoyé pour enseigner la sagesse : Oui Aristote a été envoyé par enseigner la sagesse transmis par le Très Haut, pour nous apprendre à faire des choix éclairés et dignes d'un vrai sage.
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés : Il est vrai, Aristote est venu nous enseigner les lois dinives, il est venu chercher l'âme des hommes égarés pour les rameners au Très Haut.
Je crois aussi en Christos : Et bien, oui il faut croire en lui envoyé par le Très Haut.
Né de Maria et de Giosep : Il est né de Maria et Giosep ses parents biologiques, tous deux pieux.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis : C'est vrai Christos a voué sa vie pour nous, il nous a enseigner à suivre la voie du Très Haut , pour que nous puissions comprendre et aller dans la voie de la Vie éternelle et avoir ainsi accès au Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce : Ponce l'a comdamné à être crucifié.
Il est mort dans le martyr pour nous sauver : C'est vrai il est mort sur la Croix pour nous montrer qu'il s'est sacrifié pour nous faire comprendre que le péché n'est pas le bon chemin et que le Très Haut ne nous oublie pas.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut : il a eu sa Vie Éternelle pour avoir aider les enfants du Très Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés;
En la Vie Eternelle.
: Et bien oui croire en l'Église d'Aristote c'est croire en le Très Haut, la communion, le pardon aux péchés et en l'Action Divine c'est être Aristotélicien et affirmer l'appartenance à cette Eglise.



IMPORTANCE DE CE TEXTE:

Le Credo est le texte fédérateur de notre Eglise, il est là pour faire grandir notre foi en notre coeur. Cette prière affirme notre foi et la crie au monde: il est le signe de notre union de croyants aristoteliciens.Il illustre aussi le dogme et le résume en quelques mots. Tout les aristoteliciens doivent le connaitre.

Cette prière est connue sous le nom de Credo (je crois, son premier mot en latin.) Cette supplication à l’appel à la Foi a été écrite par Olcovidus (107-139), poète romain, parmi les premiers aristotéliciens, du IIème siècle, martyr de la foi, mort en priant devant les lions qui allaient le dévorer, le Très Haut l'enleva à la souffrance par un infarctus.

Son but est d'affirmer les croyances et les vérités que nous affirmons en tant qu'aristotélicien. Elle est la prière de notre Union et fondamentale de notre Eglise et permet d’impliquer les fidèles dans les messes.

Ainsi les fidèles, en récitant cette prière affirmeront leur croyance en :


  • Le Très Haut Tout Puissant qui nous aime et qui dans sa toute puissance nous permet de vivre en son royaume
  • Aristote dont nous devons lire les saints écrits, les étudier, les comprendre car c’est en gagnant sa sagesse que nous atteindrons peut être la perfection à laquelle nous aspirons tous.
  • Christos qui après avoir atteint la perfection et a rejoint le Très Haut et Aristote au soleil, au paradis. En effet le paradis se trouve dans le soleil et l’enfer correspondra à la lune :
    « Alors, le Très Haut créa deux astres au-dessus du monde. L’un, rayonnant de lumière, fut appelé “soleil”. L’autre, luisant froidement, fût nommé “lune”. Dieu expliqua à Oane: “Que votre fidélité soit celle des enfants envers leurs parents ou je serais aussi sévère que les parents envers leurs enfants. Car, lorsque chacun de vous mourra, Je le jugerai, en fonction de la vie qu’il a menée. Le soleil inondera chaque jour le monde de sa lumière, par preuve d’amour pour Ma création. Ceux, parmi les tiens, que j’y enverrai, vivront une éternité de bonheur. Mais entre chaque jour, la lune prendra la relève. Et ceux qui, parmi les tiens, y seront jetés n’y connaitront plus que la tourmente.” » (Création - Partie VIII: La décision)

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Citation :
Le dogme Aristotélicien

Art 1: L’Eglise Aristotélicienne est l’institution spirituelle et universelle qui vise a aider tous les enfants du Très Haut à échapper à l’Enfer lunaire et à atteindre le Paradis solaire.

Art 2: L'Eglise Aristotélicienne est seule détentrice de la vérité divine et toute personne n’étant pas croyante "aristotélicien" est hétérodoxe et se voue donc d’elle-même à la damnation éternelle.

Art 3: Les hétérodoxies sont les croyances fausses qui contredisent le dogme Aristotélicien et induisent en erreur les enfants du Très Haut.

Art 4: Les hétérodoxies sont de quatre types: schisme, hérésie, paganisme et athéisme.

Art 5: Une hétérodoxie ne pourra être tolérée que selon le bon vouloir de la Curie, dans le cadre d'un concordat qui fixera les libertés accordées par cette tolérance.

Art 6: L’Eglise Aristotélicienne prend son nom du prophète Aristote, qui fut le premier à révéler la vérité divine.

Art 7: L'Eglise Aristotélicienne fut fondée par le messie Christos, le second et dernier prophète, qui a complété la première révélation Aristotélicienne.

Art 8: Il n’est pas d’autre prophète qu’Aristote et Christos et leur révélations cumulées donnent le message divin, parfait et immuable.

Art 9: Bien que surpassant les autres enfants de Dieu en gloire et en vertu, Aristote et Christos ne sont pas de nature divine mais humaine.

Art 10: L’intégralité du dogme Aristotélicien est regroupé dans le Livre des Vertus. (1)

Art 11: Les textes que contient le Livre des Vertus sont sacrés et la vérité du moindre de ses éléments ne peut être remis en cause, sous peine d’être hétérodoxe.

Art 12: Les Saints étant les défunts Aristotéliciens dont la vie fut exemplaire, tous les Aristotéliciens se doivent de les honorer et de s’inspirer d’eux dans leur propre vie spirituelle.

Art 13: Pour qu’une personne soit déclarée sainte, il faut qu’elle soit morte, qu’elle ait vécu en modèle de vertu, que son hagiographie ait été rédigée, et validée par la Curie puis par les fidèles.

Art 14: Une hagiographie étant un texte sacré, toute critique ou remise en cause de ceux-ci est un acte d'hétérodoxie.

Art 15: Tous les humains étant enfants du Très Haut Tout Puissant, aucune ségrégation basée sur d’autres critères que la foi, la vertu et le mérite ne doit avoir lieu au sein de l’Eglise Aristotélicienne.


(1) HRP: le livre n'est pas encore terminé, mais c'est la traduction qui ne l'est pas, de façon RP il existe bien déjà dans les archives secrète du vatican . Le dogme peut être complèté mais plus modifié.

Citation :


silent 1°: Voici une série de question sur le sujet précédent:[/b]


1- Par petit paragraphe, vous me direz qui est le Très Haut Tout Puissant, qui est Aristote et qui est Christos.

2- Le Livre des vertus, c'est quoi?

3- Qu'est ce que le paradis? l'enfer? Expliquez qui et pourquoi peut allez au paradis / en enfer.

4- Qui est seule détentrice de la vérité divine?

5- Qui est Aristotélicien?

6- Que sont les hétérodoxie?

7- Expliquez de façon simple : schisme, hérésie, paganisme et athéisme.

J'ai hâte d'entendre votre commentaire. N'ayez pas peur de prendre quelques libertés avec la forme.
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Enguerrand de Laigny

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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeLun 5 Déc - 10:48

Enguerrand avait l'habitude d'être applaudi. C'était d'ailleurs préférable pour quelqu'un qui, comme lui, gagnait sa vie en assumant pleinement la profession de conteur-jongleur-trouvère. Mais cette fois-ci, il se sentit un peu gêné de voir ses propos recevoir un tel accueil parce qu'il avait l’impression étrange de ne pas être celui pour qui ces lauriers auraient dus être tressés. Aussi se mit-il à masser machinalement la base de son cou et adressa-t-il un sourire de gamin pris en faute à David.

Vous savez, frère David, je n'ai absolument aucun mérite. C'est dame Ermelina qu'il faudrait complimenter de la sorte. Son enseignement et ses explications, ainsi que toutes les discussions que nous avons pu avoir, sont les fondations solides sur lesquelles j'ai pu construire la forteresse de ma foi. Grâce à son esprit vif, sa pédagogie, son sens de l'à propos, j'ai réussi à avoir une vision très claire de l’Église, de sa Foi, de son dogme. Même si une profonde réflexion personnelle sur tous ces sujets m'a permis de m'approprier ses raisonnements, de les décortiquer, de les comprendre, c'est un peu elle qui s'exprime par ma bouche aujourd'hui. L'élève ne fait que marcher dans les pas de son professeur. Il est encore bien loin de le surpasser
. Comme toujours lorsque le Tolédan parlait de la petite diaconesse à la chevelure de feu avec laquelle il était devenu ami, les yeux d'Enguerrand se mirent à briller et un large sourire s'épanouit sur son visage.

Quant à ceci, reprit l'aspirant au baptême en caressant le parchemin que "son" vicaire du côté barbu de la plume qu'il tenait entre ses longs doigts fins, je crois qu'il va me falloir un petit moment d'une réflexion intensive pour vous fournir mes réponses. J'ai cru reconnaitre le Credo, c'est donc qu'il me faudra disserter sur le dogme, et le dogme est toujours la chose la plus pointue à analyser et celle pour laquelle trouver le bon mot est de loin le plus important et le plus délicat.

D'un mouvement qui lui aurait valu une remarque cinglante bien sentie si Ermelina avait été là, l'Ibère s'assouplit les doigts au point de les faire craquer, puis il se voûta au-dessus de l'écritoire pour prendre connaissance du contenu du nouveau parchemin. Une lecture, deux lectures, trois lectures... Cette fois, les sourcils d'Enguerrand se froncèrent. Il réfléchissait, comparait, pesait chaque mot employé dans le document, pressait les phrases jusqu'à la moelle pour recueillir tout le savoir, tout l'enseignement qu'elles contenaient. Enfin, la plume s'envola et interpréta un ballet frénétique au fur et à mesure que les annotations fleurissaient dans les marges, se transformant en enluminures barbares et sauvages. Le Tolédan lut et relut encore tant le texte que son exégèse, s'interrogeant sur la pertinence de ses réponses, sur leur formulation, corrigeant ici, rognant là pour donner le plus d'homogénéité possible au tout. Enfin, lorsque tout fut à son goût, l'aspirant au baptême se redressa et chercha David du regard.


Je crois que je suis prêt, annonça-t-il, pour une fois, sobrement. Je ne vous cacherai pas que votre première question, ou tout au moins sa première partie, m'a laissé plus que perplexe. La réponse semble tellement évidente... Et puis en y réfléchissant mieux, ce simple petit "Qui est Dieu" est devenu de très loin l'interrogation la plus complexe. Si l'on reste dans le factuel, Dieu est le Démiurge. Il a tout créé : chaque étoile dans le ciel, chaque brin d'herbe, même le plus insignifiant des insectes lui doit son existence. Mais Dieu est bien plus : il est aussi le Père aimant des hommes : il leur a donné sa préférence, leur a offert le salut et tous les moyens possibles pour accéder à cette élévation de l'âme, grâce aux enseignements des prophètes, aux sacrements, aux exemples des vies des saints. Il est aussi le Juge, celui qui d'une décision définit le devenir d'une âme. Il est le Roi tout puissant, qui règne sur le paradis solaire, entouré des âmes qu'Il a décidé d'accueillir auprès de Lui. Il est la Force, celle qui seule peut s'opposer et triompher du Sans-Nom. Il est omniscient et omnipotent. Et bien au-delà de cela, Il est Amour, pour ses Enfants, pour sa Création ; Il n'agit que par amour, même lorsqu'Il se doit de corriger un peu radicalement les erreurs des hommes, il le fait comme un père se chargerait de punir un enfant désobéissant, pour son bien.

Définir qui sont Aristote et Christos est une partie de plaisir à côté de l'exercice visant à définir Dieu. Tous deux sont des hommes, tous deux sont des prophètes, tous deux se trouvent au Paradis solaire. Ils sont inséparables et complémentaires par leur existence, leur rôle et leur nature de vecteur de la parole divine. Aristote a transmis la Sagesse par un enseignement très ardu mais indispensable pour les croyants qui veulent suivre le chemin de la Vertu. Christos, lui est porteur de l'Amour, il incarne par l'exemple les préceptes aristotéliciens au sens strict du terme, il est le fondateur de l’Église. Le seul point sur lequel leurs vies divergent, c'est sur leur mort. Christos, lui, a souffert dans sa chair, il n'a pas subi le martyre mais en a encouru toutes les douleurs.
Enguerrand avait un poil l'impression de se répéter. Visiblement, il avait un rien anticipé les questions de ce parchemin en répondant aux questions du précédent. Un haussement d'épaules fataliste accompagna le constat ; il était vraiment trop bavard quand l'enthousiasme l'habitait et il n'avait vraiment pas perdu la sale habitude de pousser trop avant ses raisonnements : cela finirait par lui jouer des tours.

Pour ce qui est de la définition du Livre des Vertus, j'ai bien peur de ne rien avoir de plus à ajouter à ce que je vous ai dit précédemment
. Une petite moue un rien déçue, l'Ibère renonça à trouver un élément à ajouter à ce qu'il avait pu énoncer en commentant le précédent vélin. Sans doute attendiez-vous une réponse plus concise tout à l'heure... J'en viens donc à l'enfer et au paradais. Si l'on se réfère aux textes, les Enfers et le Paradis furent tous deux créés par Dieu. Le Paradis solaire, où Dieu se trouve entouré de sa cour d'anges, est l'endroit où les âmes des baptisés peuvent espérer aller si le Très-Haut les en juge digne, donc si, de leur vivant, les hommes ont mené une existence non pas parfaite mais qui tendait à l'être - la perfection n'étant pas de ce monde- en suivant les préceptes aristotéliciens et l'exemple de Christos. D'après le livre de l’Éclipse, il s'agirait d'un endroit situé sous un manteau de flamme, baigné d'une douce lumière. Il n'y aurait pas de construction. Pour assouvir sa faim, il suffirait de cueillir les fruits des arbres et il serait possible de s'y détendre en s'allongeant dans l'herbe verte. Les enfers lunaires, eux, sont l'antre de la Créature sans nom et des princes-démons, un monde de froid et de ténèbres. Sont condamnés à y subir mille souffrances tous ceux qui n'ont pas reçu le baptême, donc ceux qui ne font pas parti de la communauté des croyants aristotéliciens, et tous ceux qui y auront été condamnés par Dieu.

Qui est aristotélicien ? Enguerrand marqua une courte pause, le temps de se caler un peu plus confortablement sur le banc de bois. Si l'on en reste au sens strict du terme, est aristotélicien tout être suivant les préceptes d'Aristote. C'est juste, mais vraiment très incomplet. Est aristotélicien celui qui suit à la fois les préceptes d'Aristote et l'exemple de Christos, se conformant par là même au message de Dieu : la définition est déjà plus conforme à la réalité. Mais un être qui suit à la lettre ces enseignements ne saurait être considéré comme aristotélicien s'il n'a pas reçu le baptême. Le baptême marque son entrée dans la communauté des croyants ; la façon dont il tend vers la Vertu montre son intégration dans cette communauté. Il en adopte les règles de vie en les préceptes ; il partage sa foi avec ses coreligionnaires, la consolidant en s'appuyant sur celle des autres, permettant aux autres de consolider leur foi par la sienne. Être aristotélicien, c'est, pour employer de grands mots, se conformer à une orthodoxie et à une orthopraxie, c'est à dire adopter un ensemble de croyance qui constituent la foi et une façon d'être, de se comporter qui reflète ses convictions de croyant une fois le baptême reçu.

Pour finir, voici les questions qui, je vous l'avoue, m'ont procuré sans doute le plus de problèmes d'un point de vue... personnel. J'ai, comme tous les habitants vivants à la frontière des royaumes aristotéliciens ibériques, une approche moins carrée, moins inflexible de l'hétérodoxie... Donc mes réponses sur ce sujet sont sans doute à l'image de mes racines : vraiment très nuancées et sans doute un peu plus tolérantes qu'il ne le faudrait. Bref ! Cessons là ces propos préliminaires et entrons dans le vif du sujet. Vous aurez sans doute tout le temps du monde pour me reprendre par la suite... Le Tolédan plongea sur sa feuille, son opulente chevelure formant un mur derrière lequel il s'abrita pour avancer ses arguments.

Hétérodoxie est un terme d'origine grecque. Il vient d'heteros, qui signifie "autre", et doxa, qui signifie "opinion". Une hétérodoxie est une "autre opinion" et pour l’Église c'est devenu une croyance erronée, voir complètement fausse. Dans le cadre de la religion, cette notion s'oppose à l'orthodoxie, "l'opinion droite", comprenez par là juste. Toute pensée religieuse n'étant pas conforme à l'orthodoxie, l'aristotélisme en l’occurrence, peut et doit être qualifié d’hétérodoxie. Cependant, j'aurai vraiment envie de faire quelques distinctions parmi tout ce que ce terme peut englober, parfois abusivement. Pour moi, seuls le spinozisme et l'averroisme sont de véritables hétérodoxies, au sens strict du terme. A la limite, on peut inclure dans cette catégorie les schismes - les coupures qui scindent une Église ou un courant religieux en deux clans- et les Églises qui en résultent. Pourquoi ? Parce que toutes ces croyances s’appuient sur le Livre des Vertus, mal, peut-être, mais elles gardent le même fond commun que l'aristotélisme. Elles ne changent pas le contenu du Livre mais lui apportent un éclairage un peu différent. C'est extrêmement blâmable, certes, mais "moins pire" qu'une torture des écrits aboutissant à leur contresens le plus total, comme c'est le cas avec les hérésies, par exemple. Paganisme, athéisme et hérésie apparaissent à mes yeux comme étant bien plus monstrueux.

Je sais que mon propos doit vous étonner en bien des points. Je ne devrais sans doute pas faire preuve de tant de cas pour des religions qui ne sont pas celles que je souhaite adopter... Mais... Peut-être comprendrez-vous mieux la compréhension excessive qui est la mienne quand je vous aurai dit que, si mon père était un aristotélicien très croyant et très pratiquant, il n'en demeure pas moins que ma mère était une averroïste tout aussi croyante. J'ai donc grandi entre ces deux religions, ces deux fois et j'ai bien peur de ne pas pouvoir réussir à mettre dans le même panier averroïstes, hérétiques et athées. C'est faire beaucoup de cas de ces groupuscules que de les nommer hétérodoxies. Pour moi, les termes hérétiques, païens et athées. sous entendent une notion de perversion, de corruption, de nocivité qu'il n'y a pas nécessairement dans une hétérodoxie, il faudrait trouver un terme bien plus péjoratif pour les désigner. Une hérésie est un mouvement religieux initié par un hérésiarque, dont l'interprétation des textes d'une religion déforme complètement le message véhiculé par cette religion, plongeant dans l'erreur tous ceux qui le suivent. C'est le cas des Cathares languedociens, par exemple, qui ont complètement dévoyé la vraie Foi aristotélicienne. Ils ont effectivement, littéralement une "autre opinion", mais sont-ils à mettre sur le même plan que le spinozisme et l'averroisme ? J'en doute fortement. Je ne nie pas que les hérétiques soient dans l'erreur, au contraire, mais leur interprétation me semble encore plus dangereuse et plus nocive que celle des autres fois.

Pour les mêmes raisons, il est à mon sens tout à fait abusif de classer le paganisme dans cette catégorie. Les païens croient en des entités divines, qui peuvent être des divinités à part entière, comme a pu le décrire Hérodote lors de ses pérégrinations. Il peut aussi s'agir d'animaux que l'on vénère, comme l'a relevé Ibn Faddlhan, un grand voyageur bagdadi. Le seul petit problème c'est que dans la plupart des cas, on a affaire à des cultes qu'il convient d'appeler orthopraxie, c'est à dire des "religions" ou il importe non pas de croire mais de faire les choses suivant des rites précis pour s'attirer les faveurs d'un ou de plusieurs dieux, cela n'a rien à voir avec une foi authentique. Ces païens n'ont pas accès aux textes sur lesquels nous avons bâtis notre Église, ils ne tiennent pas compte du message de Dieu, il faudrait les mettre dans une autre catégorie, qui serait plus adaptée. C'est exactement le même cas pour les athées. L'athée est, par définition, celui qui n'a pas Dieu. Pire encore, c'est celui qui ne croit pas en Dieu, peu importe la forme qu'il peut prendre. Le cataloguer comme hétérodoxe est un peu paradoxal sur ce plan...

Enfin, et pour finir cet aperçu, je remarque que de l'agnostique il n'est fait mention nulle part.
Enguerrand poussa un petit soupire attristé. C'est pourtant ce que nous sommes tous, nous qui n'avons pas encore été baptisés mais qui avons perçu l’existence de Dieu, sans pour autant avoir encore reconnu son Église comme cadre indispensable dans lequel nous pouvons pleinement et sereinement exprimer notre amour pour lui... Enfin... Dans tous les cas classifiés comme hétérodoxies par l’Église, un point commun est à souligner absolument : toutes les interprétations qui sont faites des textes sont incorrectes et malheur à ceux qui se laisseraient tenter par les propos de ces dogmes puisque leur âme serait irrémédiablement condamnée à la damnation. Sans baptême, pas de viatique pour le Paradis... J'espère ne pas être trop dans l'erreur avec cette vision un peu personnelle de ce qui devrait être une notion bien simple pour la plupart de vos ouailles...



Enguerrand avait répondu à toutes les questions mais ne se sentait pas rassuré pour autant. Les arguments qu'il avait avancé, concernant les hétérodoxies, auraient sans doute trouvé davantage leur place dans dans le cadre d'une discussion informelle, dans les jardins du palais archiépiscopal, ou dans un cloître, où il aurait pu chercher à creuser plus avant les subtilités de ces notions avec plusieurs religieux. Il aurait mieux fait de clore son grand bec et de répondre bien sagement, sans faire de vague, mais, allez savoir pourquoi, "son" vicaire, dont l'infinie patience méritait moult louanges, lui donnait envie de partager ses opinions, de confronter ses points de vues, même s'il devait finir par s'en mordre les doigts.


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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeSam 21 Jan - 11:47

Frère David avait écouté avec attention le bel homme. Il était satisfait de ses réponses.

C'est très bien mon cher ami. Concernant les hétérodoxies, je pense que l'on peut simplifier en le débat en s'appuyant sur un schéma simple.

Il prit un vélin et une plume, puis commença à dessiner.

La Vérité nous est révélé par le Livre des Vertus. Elle s'appuie sur 4 sources distinctes dans le temps, complémentaires et incontestables. Il s'agit du Mythe aristotélicien, de la Vita d'Aristote, de la Vita de Christos et de la vie des Saints aristotéliciens. Cette Vérité est le coeur de la Foi aristotélicienne que nous proclamons dans notre Credo, elle est le centre de toutes croyances. Les hétérodoxies, aussi nombreuses soient-elles, sont comme des cercles s'éloignant plus ou moins du coeur, la Vérité. On pourrait le représenter ainsi :

Il montra le schéma à son élève.

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Bien nous pourrions en parler pendant des heures mais nous avons assez perdu de temps comme cela passons à la suite.

[HRP] Toutes mes excuses pour le retard mais je pensais avoir déjà corrigé votre travail.[/HRP]
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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeDim 22 Jan - 10:09

Le moment est venu de passer votre examen de fin de pastorale. N'hésitez pas à me poser toutes les questions que vous jugerez nécessaires.


Examen Préparatoire au Baptême : Les Engagements du Baptisé

Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Separa10

En conclusion de la Pastorale que vous avez suivi pour vous préparer à ce grand moment de votre vie qu'est le baptême, vous allez trouver ci dessous 3 textes à lire pour comprendre quels sont vos engagement en tant que Baptisé.

Citation :
"L'Amitié Aristotélicienne" ne peut être véritable que si les membres de cette amitié sont égaux l’un envers l’autre.
L’Amitié aristotélicienne est la communauté des baptisés de l’Église.
Ainsi donc, la communauté aristotélicienne est une communauté de personnes ayant en commun leur foi en le Très-Haut et étant donc tous égaux devant lui par ce fait même.
Le croyant est introduit à la communauté par le baptême. Le Baptême, ou rite d'entrée, donne au nouveau croyant les prémisses de l'amitié Aristotélicienne parfaite.
Cette amitié est encore en puissance et demande à être développée par un contact avec Dieu dans la prière et les sacrements, et aussi par le témoignage de douceur et de compassion avec les autres.

Citation :
“Tu as certes fait Tes créatures se nourrissant les unes des autres. Il leur faut chasser et tuer pour se nourrir. De même, il leur faut se battre pour défendre sa vie. Mais il n’y a pas de fort ni de faible. Personne ne rabaisse ni ne piétine les autres. Nous sommes tous unis dans la vie et nous sommes tous Tes humbles serviteurs. Car Tu es notre créateur.”

“C’est pour cela que Tu as donné des talents plus beaux les uns que les autres à toutes Tes créatures. Chacune d’elles a sa place dans Ta création. Son talent permet à chacune d’elles de la trouver. De ce fait, il n’y a pas de créature préférée de Toi, ô Très Haut. Nous sommes toutes pareillement aimées par Toi et nous nous devons tous t’aimer en retour. Car, sans Toi, nous n’existerions pas. Tu nous a créé alors que rien ne t’y obligeait et nous nous devons de t’aimer pour te remercier de ce geste.”

“Nous sommes certes enchaînées à la matière, certes soumis à ses lois, mais notre but est de tendre vers Toi, l’Esprit Éternel et Parfait. Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l’amour.” Alors Dieu dit: “Humain, puisque tu es le seul à avoir compris ce qu’était l’amour, Je fais de tes semblables Mes enfants. Ainsi, tu sais que le talent de ton espèce est sa capacité à M’aimer et à aimer tes semblables. Les autres espèces ne savent aimer qu’elles-mêmes.

Création II: l'Amour

Citation :
Alors, le tribun ordonna au centurion de se saisir de Christos, et l’officier, à la mine féroce s’approcha de nous d’un pas lent. Je respirais au rythme de la cadence de ses pas, essayant de calmer mon cœur qui s’affolait. Lorsqu’il se trouva face à Christos, le Centurion le regarda dans les yeux, intensément et assez longuement. Lorsque soudain, il ôta son casque et s’agenouilla en embrassant la robe de notre messie.

" Maître, supplia t’il, à la plus grande surprise du Tribun, je voudrais vous suivre et faire partie de cette communauté de fidèles. Comment dois-je faire ? Je sais que je suis pêcheur et que j’ai servi un mauvais maître, mais je t’en prie dis moi comment me faire pardonner ! "

Alors Christos le releva et sous le regard médusé des romains, il prononça ces mots :
" Pêcheur, je te le dis, tu viens de faire la première chose que les fidèles devront faire ; se montrer humble et confesser leurs pêchés. Ainsi, si ton repentir et sincère, Dieu te pardonnera. "

Christos se tourna vers ses apôtres, et continua :
" Et vous, que les fautes commises par vos ouailles leurs soient pardonnées si elles viennent les confesser à vos oreilles, et qu’elles sont prêtes à en faire pénitence."

Alors, Christos s’approcha de la fontaine, et dit encore au Centurion :
" Par la grâce de l’éternel, je vais te laver de tes péchés, te ceignant d’eau, source de vie. "

Et Christos plongea ses mains jointes sous le jet de la fontaine. Il aspergea la figure du Centurion de cette eau en chuchotant ces paroles :
" Seigneur, daigne laver cet homme de ses pêché, et lui donner ainsi une nouvelle naissance parmi les croyants ! Au nom du Très Haut. Amen "

Vita de Christos XII

Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Separa10

QUESTIONS

1) Selon le premier texte, que vous apporte le baptème ?
2) Dans le second texte, quel est le sens de la Vie ?
3) Selon le troisième texte que faut il faire pour le pardon de nos péchés ?
4) Maintenant que vous avez répondu aux questions et afin de conclure cette pastorale, pourriez vous écrire un dialogue entre vous et une personne qui se pose des questions sur l'utilité du bapteme, dialogue dans lequel vous chercherez à argumenter votre point de vue et la convaincre
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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeLun 23 Jan - 12:35

Enguerrand écouta les explications de David en hochant la tête pour manifester son assentiment et sa compréhension : son explication, et surtout son schéma, le confirmèrent dans son analyse intuitive de la situation et la chose le ravit. Alors qu'il s'attendait à avoir droit à une nouvelle salve de questions, il fut surpris de voir arriver un examen. Diantre, on ne rigolait pas avec les pastorales en Béarn, on avait même droit à un examen. Sans préparation préalable, sans révisions, sans antisèches... Le grand Tolédan grimaça en pensant que, pour une fois, il n'avait pas pu potasser correctement pour mettre toutes les chances de réussites de son côté. Il attrapa le feuillet tendu par "son" frère et prit une grande résolution. Cette fois, pas d’annotations, pas de gribouillages, il se lancerait dans l'arène après la lecture des textes.
C'est donc assez rapidement que l'Ibère, cette fois, prit la parole après s'être éclairci la voix.


Le baptême, comme le synthétise à l'extrême ce court texte, marque l'entrée d'un homme dans la communauté des croyants. C'est le premier pas conscient que l'on fait sur le chemin de la Vertu, le premier dans une vie de croyant qui soit sous-tendu par une volonté propre. C'est une étape importante qui, pour moi, symbolise le passage du statut d'être solitaire, errant dans le noir, à celui de membre d'une grande famille, accueillante et chaleureuse, sur laquelle il peut compter pour avancer tout au long de sa vie et qui pourra l'aider et le soutenir tout au long de ses pérégrinations sur le long chemin qui mène au Paradis.

D'après l'extrait du Livre de la Création, c'est l'Amour qui donne son sens à la vie. Oane l'exprime avec une simplicité et une clarté sans égales. Nous avons en nous cette capacité d'aimer et nous devons l'utiliser pour remercier Celui qui nous a fait cadeau de la vie pour son si précieux présent et aussi pour aimer nos semblables, tous sans exception, ce qui n'est pas une mince affaire. C'est, si je puis me permettre, sans doute l'un des fondements de la Foi que je trouve le plus beau, le plus admirable, et qui m'a sans doute donné le plus envie de me faire baptiser. Mais passons à la suite.

Pour obtenir le pardon de ses péchés, il faut les confesser et s'en repentir avec humilité. Même l'être dont le cœur est le plus noir peut trouver le salut s'il le désire réellement. Si l'on regrette sincèrement les actes commis, alors Dieu, dans Son infinie bonté, nous pardonnera. N'est-ce pas là un fabuleux message d'espoir pour les hommes ? Grâce au baptême, notre âme, qui n'est pas exempte de quelque tâches, est lavée, il nous appartient ensuite de conserver sa blancheur en suivant les modèles de vie des plus vertueux des aristotéliciens, en appliquant de notre mieux chaque jour qui passe les enseignements du Livre des Vertus, en participant avec joie à la vie de la communauté des croyants et en nous confessant régulièrement, à chaque fois que nous trébuchons. C'est ainsi que l'on peut, je crois, être, ou au moins essayer d'être, de bons enfants, loyaux et aimants pour le Très-Haut.


Enguerrand passa à la question suivante. Il haussa un sourcil perplexe quand il en découvrit le contenu et baissa le parchemin pour regarder David. Dites, votre quatrième question, là, c'est un test pour dénicher les gens qui ont le potentiel pour devenir diacre ? Notez que si c'est le cas, c'est une idée brillante pour faire d'une pierre deux coups, constata l'Ibère en souriant. Enguerrand se tut un instant et hésita à faire un bon mot facile. A la question "pouvez-vous le faire", il aurait pu se contenter de répondre "oui, je le peux", mais il n'était pas sûr que la plaisanterie soit de mise dans la petite cellule. Enfin... reprit-il, je vais tacher de répondre de mon mieux et vous demande par avance pardon si ma réponse n'est pas tout à fait adéquate. Je crois, reprit-il après s'être accordé un petit moment de réflexion, que si dame Armarillis m'interrogeait sur la nécessité du baptême, je lui répondrait quelque chose dans ce genre...

Je comprends que vous vous interrogiez sur l'utilité du baptême, moi-même je me suis posé bien des questions à son sujet. Longtemps, j'ai cru qu'il n'était pas indispensable d'aimer Dieu ailleurs que dans le secret de son cœur, qu'il n'y avait pas de besoin impérieux d'entrer dans la grande famille aristotélicienne. Que ma foi en Lui, tapie au plus profond de mon âme, était un gage nécessaire et suffisant de mon amour pour Lui. Et puis j'ai compris.

Aimer Dieu, ce n'est pas avoir un comportement égoïste, c'est partager. C'est vivre avec les autres croyants, les épauler quand leur pas se fait incertain, les aider à suivre le bon chemin, celui de la Vertu, partager avec eux l'Amour et l'Amitie, qui sont les fondements de notre croyance, et en retour recevoir leur aide et leur amour chaque fois que ma foi vacille, fortifier ma foi par la leur. Aimer Dieu ne peut se concevoir si on n'aime pas son prochain, si on ne partage pas avec lui l'Amour que le Très-Haut nous inspire.

Quand la fleur de la Foi germe au fond de notre âme, il ne faut pas la cacher dans une grotte obscure, il faut lui donner toute la lumière dont elle a besoin pour s'épanouir, sinon elle s'étiole et elle finit par mourir. L'eau du baptême, qui lave notre âme de nos péchés et nous permet de devenir un membre à part entière de la grande famille aristotélicienne, est l'eau qui permet à cette belle fleur de pousser, grandir, s'épanouir et éclore. C'est un cadeau formidable qui nous a été fait. L'Amour, l'Amitié et la Vertu que nous vivons ensemble est la lumière qui lui permettra de fleurir encore et encore.

Je sais à quel point ce qu'on ne connait pas peut être source d'inquiétude, voir même de peur, mais ici vous n'avez rien à craindre : le pire qu'il puisse vous arriver est de recevoir l'Amour de Dieu et celui de la famille aristotélicienne, et avoir toujours près de vous quelqu'un qui veillera sur vous, vous soutiendra dans les épreuves, vous portera quand vous faiblirez. Dieu sera toujours avec vous, comme il le fut avec Raphaelle...

Et je crois que, pour finir, je courrai emprunter son Livre des Vertus à dame Ermelina pour pouvoir partager la lecture de la vie de Raphaelle. avec dame Amarillis. Après tout, si cette lecture a été une révélation pour moi, elle pourra l'être pour bien d'autres, je pense.


Pour quelqu'un qui était arrivé là les mains dans les poches, Enguerrand trouvait qu'il ne s'en était pas si mal tiré que cela. Restait à attendre l'avis de frère David sur la question. C'est donc en toute logique vers lui que le grand Tolédan porta à présent toute son attention.
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MessageSujet: Re: Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée]   Pastorale d'Enguerrand de Laigny [Terminée et validée] Icon_minitimeSam 28 Jan - 8:01

Frère David écouta avec attention le jeune Ibère qui le surprenait toujours autant par la qualité de ses réponses. Il prit d'ailleurs la plume et l'encre pour noter sur un vélin les réponses forts intéressantes de ce croyant qui était tout près et plus que prêt d'entrer dans la communauté des fidèles. A la fin du passionnant discours du Tolédan, il sourit et prit la parole.

Mon cher Enguerrand, je dois avouer que tu as réalisé la plus abouti des Pastorales que j'ai pu accompagner. Je suis vraiment heureux d'avoir l'honneur de partager ces moments avec toi. Celle-ci touche à sa fin, déjà. Quant à tes réponses, elles sont très satisfaisantes. Je me permets, modestement de relever quelques uns de tes propos.

Tu as vraiment compris le sens du baptême qui "symbolise le passage du statut d'être solitaire, errant dans le noir, à celui de membre d'une grande famille, accueillante et chaleureuse" comme tu l'as si bien dit. Tu as bien perçu que c'est "l'Amour qui donne son sens à la vie". Enfin, tu as su comprendre que l'baptême était un message d'espoir : "N'est-ce pas là un fabuleux message d'espoir pour les hommes ? Grâce au baptême, notre âme, qui n'est pas exempte de quelque tâches, est lavée".

Je n'ai rien à redire sur tes réponses, elles me satisfont pleinement et aucun autre croyant qui se prépare au baptême n'a su me satisfaire comme tu viens de le faire. La dernière question est un peu particulièrer. Elle pose habituellement beaucoup de problèmes à ceux qui doivent y répondre. Ton aisance et ta maîtrise du dogme et du Livre des Vertus montrent à quel point tu es prêt pour le baptême mais aussi pour le diaconat si cela t'intéresse. Nous avons besoin de clercs avant un enthousiasme, un fougue comme la tienne. Ce serait une bouffée d'air pur dans notre Très Sainte Église. La décision t'appartient bien évidemment, mais prends le temps de la réflexion. Enfin, la référence à la vie de l'archange Raphaëlle vient comme une cerise sur le gâteau. Quelle vie magnifique ! Quel texte délicieux. Quel bonheur d'y repenser. Si tu veux bien nous pouvons le relire ensemble.


Il ouvre alors son Livre des Vertus et lut le passage sur la vita de l'archange Raphaëlle. Une fois la lecture terminée, il ferma le livre et reprit :

C'est vraiment un texte superbe. Ta pastorale est terminée mon cher ami. Elle est brillamment réussie. Tu peux maintenant être baptisé. Je ne sais pas s'il y a un clerc actuellement actif sur Mauléon pour célébrer ton sacrement. Si tu le veux, je peux m'en occuper ici dans la chapelle de l'évêché. N'oublie pas qu'il te faut un parraine ou une marraine baptisé(e). Je reste à ta disposition en quand de besoin et pour toute question concernant ta pastorale, ton baptême mais aussi tout autre question sur notre Église ou sur la vie dans nos royaumes.

Enfin il lui tendit un parchemin indiquant qu'il avait réussi sa Pastorale et qu'il pouvait être baptisé.

[HRP] Toutes mes excuses encore pour la lenteur de ce RP.[/HRP]
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